Les hommes de Saint-Mars dans la Grande Guerre : 1914

Depuis 1870, les jeunes hommes âgés de 20 ans passaient le Conseil de Révision à la Mairie de Landivy, chef-lieu de canton. Ces conscrits étaient ou non déclarés « Bon pour le service ».

 

A partir de 1913, le service militaire actif était de 3 ans.

Le service terminé, le soldat, revenu à ses foyers, restait disponible pour l’armée pendant 25 ans.

 

Le 2 août 1914 à 16h00, le tocsin sonna au clocher de Saint Mars-sur-la-Futaie, c’était la mobilisation générale.

Gendarmes, garde-champêtre et maire furent chargés d’informer la population et collèrent les affiches.

Chaque homme avait, dans son livret militaire, les indications à suivre en cas de mobilisation. C’est par le tramway qu’ils regagnèrent leur caserne.

A la caserne Meyran de Mayenne, se trouvait le régiment du 130e Régiment d’Infanterie. Ces soldats partirent pour le front 3 jours après l’ordre de mobilisation, soit le 5 août 1914. C’étaient les hommes sous les drapeaux, âgés de 20 à 23 ans.

 

Pour les soldats de 24 à 34 ans, un régiment fut créé, le 330e RI. Ils formaient la réserve de l’armée active. Ils partirent pour le front le 9 août.

 

Le 26e régiment d’infanterie territoriale : Il était composé des pères de famille, âgés de 35 à 49 ans. Au cours de la Grande Guerre, ils se retrouvèrent dans la boucherie en 1ère ligne et furent sacrifiés pour contrer l’avance allemande. Ils partirent au front les 12 août et 13 août 1914.

 

En 1914, la population de Saint-Mars-sur-la-Futaie était de 1346 habitants (d'après le recensement de 1911). 

334 hommes furent mobilisés et partirent au front.

 

7-23 août 1914 : La bataille des frontières

Afin de reprendre l’Alsace et la Lorraine perdues en 1870, les Français attaquent à l’est.

 

Le plan des Allemands est de traverser la Belgique afin d’encercler les troupes françaises et atteindre Paris en quelques semaines.

 

Arrivés en train jusqu'à Verdun, les soldats du 130e RI (de Mayenne) marchent sous un chaud soleil en direction de la Belgique.

Le 22 août, l’infanterie (130e de Mayenne, 124e de Laval, 103e d’Alençon, 104e d’Argentan et 117e du Mans) et la cavalerie (14e Régiment de Hussards d’Alençon) engagent le combat à Virton et à Ethe, en Belgique. Chargeant à la baïonnette, en pantalon rouge garance avec un havresac de 30 kg sur le dos, les soldats français sont des cibles parfaites pour l’ennemi invisible dissimulé par un épais brouillard. C’est un effroyable carnage. Les mitrailleuses et les canons allemands déciment l’armée française.

 

Cinq soldats de Saint-Mars meurent en Belgique : Joseph BOITTIN, Louis BONSENS, Emile GESLIN, Pierre POIVET, Armand PERDEREAU.

 

22 août 1914: 27 000 soldats français meurent en Belgique.

 

Les troupes françaises, talonnées par l’armée allemande se replient. Les soldats du 324e RI (Laval) et du 330e RI (Mayenne) doivent livrer combat à Spincourt (Meuse), le 24 août 1914. Jules BERTIN, soldat de Saint-Mars meurt au cours de ce combat.

 

Du 5 au 12 septembre 1914 : La bataille de la Marne

L’armée française recule sans cesse devant la progression ennemie. Au début septembre, les Allemands ne sont plus qu’à 40 km de Paris.

 

Le 6 septembre, le chef des armées françaises, le général Joffre ordonne de « garder coûte que coûte le terrain conquis et de se faire tuer sur place plutôt que de reculer ».

 

La 1ère bataille de la Marne s’engage opposant 700 000 Français, 75 000 Britanniques à 700 000 Allemands. Les combats s’étendent sur près de 300 km, du nord de Paris jusqu'à Verdun dans la Meuse.

 

Pour acheminer plus vite des renforts sur le front, Gallieni réquisitionne plus de 600 taxis et autobus parisiens et leurs chauffeurs. Dans la nuit du 7 au 8 août, ils transportent 4 000 soldats. Les Allemands, surpris par ce sursaut de combativité des Français, reculent à leur tour jusqu'à la rive droite de l’Aisne.

 

Octobre-Novembre 1914 : La course à la mer

Chaque camp essaie de contourner son adversaire pour être le premier à atteindre la Mer du Nord. Les plus âgés des soldats de Saint-Mars-sur-la-Futaie font partie du 26e Régiment d’Infanterie territoriale (de Mayenne), ils se retrouvent alors en première ligne et vont mourir dans ces terribles combats.

 

Le 4 novembre 1914, les soldats mayennais du 130e et du 124e RI livrent bataille pour avancer leur position de quelques kilomètres près du village détruit d’Andechy dans la Somme. Cette terrible et inutile bataille fut très meurtrière, le 130e RI perdit 668 hommes et le 124e, 639 soldats furent tués ou blessés. Trois soldats de Saint-Mars moururent ce jour-là : Maxime HELBERT, Arsène JUERRE et Romain TROHEL.

 

La guerre de mouvement s’est arrêtée au mois de novembre 1914. Les soldats se sont enterrés dans des tranchées. Les adversaires étaient installés de chaque côté de la ligne de front, longue de 750 km, de la mer du Nord aux Vosges.

Soldats de Saint-Mars-sur-la-Futaie morts en 1914 (11 morts)

  NOM Prénom Régiment Lieu de décès Département ou Pays Age
AOUT 1914
22/08/14 BOITTIN Joseph 21e RI coloniale Neaufchâteau Belgique 25 ans
22/08/14 BONSENS Louis 103e RI Ethe Belgique 22 ans
22/08/14 GESLIN Emile 104e RI Ethe Belgique 26 ans
22/08/14 POIVET Pierre 103e RI Ethe Belgique 21 ans
23/08/14 PERDEREAU Armand 24e RI coloniale Jamoigne Belgique 26 ans
24/08/14 BERTIN Jules 330e RI Spincourt Meuse 31 ans
26/08/14 DELIN Joseph 26e RIT Ramilliès Nord 36 ans
OCTOBRE      
08/10/14 DESVAUX Alexandre 124e RI Ancenis (Hôpital) Loire-Atlantique 22 ans
NOVEMBRE      
04/11/14 HELBERT Maxime 124e RI Andechy Somme 24 ans
04/11/14 JUERRE Arsène 130e RI Andechy Somme 33 ans
04/11/14 TROHEL Romain 130e RI Andechy Somme 34 ans